Coproduction Collectif barbare / Schlachthaus Theater Bern
concept et mise en scène: Astride Schlaefli
Avec: Raphael Traub, Erwin Hurni, Marisol Schalit, Anna Trauffer, Julia Grossniklaus
Une assemblée générale des membres de Monte Verità. Donc l'allocution d’accueil du président, la lecture des statuts, le rapport du caissier… Et l'ambiguïté du rapport avec les spectateurs: ils sont considérés comme membres par les interprètes.
Puis l’assemblée générale dérive… La commémoration des disparus est ponctuée d’une projection de diapositives incongrue, les textes drôles ou amers se mêlent au pathos des derniers Lieder de Strauss, et les films amènent une touche poétique ou absurde au désespoir des personnages confrontés à leurs désillusions.
L'assemblée générale plonge lentement mais sûrement dans un univers de souvenirs nostalgiques, de rêves et de cauchemars.
En 1905, Ida Hoffmann et Henri Oedenkoven fondent le sanatorium « Monte Verità » sur une colline au-dessus d’Ascona.. Il y attirent des membres pour le moins hétéroclites : nudistes, apôtres de la nature, anarchistes, socialistes, artistes, écrivains, danseurs…
Redéfinir les conditions du bonheur en fuyant misère et pollution, en mangeant végétarien, en vivant pieds nus… Telle fut l’ambition. Les destins hors du commun de quelques individus dévoileront l’ambiguïté du projet utopique qui les avait réunis. Vêtus de peaux de bêtes, Gustave Gräser divaguera dans Munich bombardé, Otto Gross meurt à Berlin en clochard anonyme, Erich Mühsam succombe sous la torture nazie tandis que von Laban prête allégeance à Goebbels et devient chef des ballets allemands.
L’adoration du soleil et les danses dans les prés sont bien loin : l’histoire a rattrapé ceux qui avaient pensé pouvoir l’oublier.




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